Route de la Craie – Mailly-le-Camp

La Lhuîtrelle

La Lhuîtrelle prend sa première source à Romaincourt, à l’ouest du village de Mailly-le-Camp, à une altitude de 160 m.


Elle est alimentée par les eaux de la Fontaine Saint-Martin, située au pied de l’église, et par les puissantes sources de Sainte-Suzanne, à la jonction des territoires de Mailly, Poivres et Trouans.

 

Elle reçoit également les eaux de Poivres via le ru de Saint-Antoine.


Son cours traverse Trouans, Dosnon, Grandville et Lhuître, puis elle se jette dans l’Aube, à la limite de Vinets et Isle-Aubigny, après un trajet de 25,3 km et un dénivelé de 20 m.
De petits rus viennent l’alimenter lors des périodes de hautes eaux.

 

Utilisée de tout temps pour les lavoirs, pour rouir le chanvre, abreuver et laver les animaux, l’eau de la Lhuîtrelle a aussi servi de force motrice pour les moulins et scieries qui la jalonnent :

  • Le moulin de Sainte-Suzanne à Mailly
  • Deux moulins à Trouans
  • Un moulin pour chaque village à Dosnon, Grandville, Lhuître, Vinets et Isle-Aubigny
  • Une scierie à Lhuître
  • Une usine à foulon à Lhuître, démolie en 1846

Monument commémoratif de Mailly

Le 9 septembre 1914, la ruée allemande descend depuis la Marne.


Des obus détruisent cinq maisons rue de la Gare et quatre rue Basse.


Une partie des voûtes et la façade latérale de l’église Saint-Jean-Baptiste s’effondre. On déplore deux victimes civiles.

 

Alors que les éclaireurs allemands commencent à s’installer, une estafette arrive avec la nouvelle d’une victoire française.


Les soldats allemands fuient immédiatement, abandonnant leur position.

 

Le monument est conçu par l’architecte troyen Jacques Bauer (1887-1960), et la statue du poilu est l’œuvre du sculpteur Louis Morel (1887-1975).

 

Bauer et Morel sont également les auteurs du monument aux morts de Troyes, inauguré deux ans plus tard.

Le camp de Mailly

Après la guerre de 1870, la perte de l’Alsace et de la Lorraine rend les frontières de l’Est plus proches de Paris, renforçant la nécessité de mieux défendre la capitale.


Un nouveau camp militaire est donc prévu pour compléter celui de Mourmelon (créé en 1857, couvrant 10 000 hectares).
Le camp de Mailly, d’une superficie de 12 000 hectares, est destiné à l’entraînement du XXe Corps d’Armée.

 

L’emplacement est choisi pour plusieurs raisons stratégiques :

  • La terre est inculte, faute d’avoir été suffisamment amendée. Hormis autour des villages, elle est recouverte de savarts, une végétation rase laissée volontairement en jachère pour le pâturage des moutons. Les sapins et pins noirs d’Autriche présents sont utilisés comme bois de mines.
  • La zone est peu habitée : seulement un hameau et quelques fermes, donc facile à exproprier.
  • Le terrain est naturellement délimité à l’Est et à l’Ouest par deux rivières, le Puits et la Lhuîtrelle, qui ne tarissent jamais.
  • Enfin, la présence des sources abondantes de Sainte-Suzanne, proches de la future zone de casernement, garantit l’approvisionnement en eau potable pour les troupes.