Route de la Craie – Lhuître

Les lavoirs & la Lhuitrelle

Les lavoirs

Alors que dans d’autres villages, c’est le conseil municipal qui décide d’offrir ce service à ses lavandières, à Lhuître, ces deux lavoirs sont des édifices privés, installés à la fin du XIXe siècle.


On peut imaginer les femmes des deux familles échangeant les nouvelles… au fil de l’eau.

 

La Lhuîtrelle

La Lhuîtrelle a plusieurs sources à Mailly-le-Camp : Romaincourt, la Fontaine Saint-Martin (située au pied de l’église), et Sainte-Suzanne, à la jonction des territoires de Mailly, Poivres et Trouans. Elle reçoit ensuite les eaux du ru de Saint-Antoine venues de Poivres.

 

Elle traverse Trouans, Dosnon, Grandville et Lhuître, puis se jette dans l’Aube, en limite de Vinets et Isle-Aubigny, après un cours de 25,3 km et un dénivelé de 20 m (soit 8 mm/m). De petits rus l’alimentent tout au long de son parcours, lors des hautes eaux.

 

Utilisée de tous temps pour les lavoirs, pour rouir le chanvre, abreuver et laver les animaux, l’eau de la Lhuîtrelle est aussi une force motrice pour les usines qui la jalonnent.
À Lhuître, elle entraîne le moulin, une scierie créée en 1873 (lieudit La Prée), et une usine à foulon très ancienne, situées au sud du village.

 

L’usine à foulon sert à battre ou fouler la laine tissée (drap) dans de l’argile smectique, pour l’assouplir et la dégraisser — opération d’apprêt complémentaire du filage et du tissage.


L’usine cesse son activité avant le milieu du XIXe siècle ; les bâtiments sont enlevés en 1846. Il reste le bief et les piles de la chute d’eau.

La Chapelle Sainte Tanche

À 2,5 km au nord-est du village, en direction de Saint-Ouen-Domprot (51), la chapelle se dresse discrètement dans un petit écrin de verdure, à l’ombre de tilleuls centenaires.


Ce modeste édifice est construit en 1811, sur l’emplacement même de la première sépulture de sainte Tanche.


En 637, Tanche a 16 ans. Elle habite le village de Saint-Ouen, réfugiée d’Antioche avec sa famille. Elle est conviée à Arcis-sur-Aube par son oncle et parrain.


Sur le chemin, le serviteur qui l’accompagne tente de la séduire, puis de la forcer. Elle se défend, tente de s’enfuir… Il la tue en lui tranchant la tête.
Elle se relève miraculeusement, prend sa tête dans ses mains et se dirige vers Lhuître. Elle s’écroule ici, à l’endroit même où la chapelle est aujourd’hui édifiée.


C’est la légende de Sainte-Tanche, qui, après plusieurs événements miraculeux, a donné lieu à un pèlerinage très important jusqu’au milieu du XXe siècle, et a fait de la modeste église de Lhuître le magnifique édifice actuel.